Suis-je pathétique ou tout simplement déshumanisée ? Je n'ai pas respecter la règle, j'ai dépasser une limite qui n'avais jamais était,jusqu'ici transgressée.
J'ai vomis dans la poubelle de ma cuisine. J'étais à la merci de tout regards, en aucun cas à l'abri. Je n'étais pas cachée;tout le monde aurait pût me voir. J'étais à la merci de tout le monde. vous savez quoi? Le pire n'est pas encore dit : au début de ma purge, j'étais inquiète,anxieuse à l'idée de me faire voir,piéger par quelqu'un mais, au fur et à mesure que j'enfonçais mes doigts au plus profond de ma gorge pour vomir ces atrocités que j'avais ingurgité (ces immondices étaient et ne furent qu'un malheureux bol de céréales). Néanmoins je sentais que mon corps ne pouvait accepter de nourriture. Je sentais le vomis remonter le long de ma gorge mais, cependant , je ne pouvais vomir naturellement; j'ai donc,instinctivement enfoncer mes doigts dans ma gorge pour rejeter ces aliments ignobles et pleins de gras (à mes yeux bien sûr, car si l'on a un regard plus objectif et non pathologique un bol de céréales n'a que peux d'apport caloriques.). voilà donc où es ce que je me situe en ce moment : j'ai transgressé une limite;je suis passé à un niveau supérieur qui m'effraie. Je ne me suis pas cachée pour me faire vomir, es ce "normal" ? Faut-il que je commence sérieusement à me préoccuper ? Au début,comme lors de ton mes actes de vomissement, j'ai honte de moi, je me dégoûte et je crains pas dessus tout que l'on me démasque et là, j'ai fait tout le contraire. J'étais dans ma cuisine, une salle accessible pour tout le monde et quasiment principale.
Pourquoi n'ai-je plus eux peur que l'on me découvre ? Pourquoi n'ai-je pas souffert? Pourquoi j'ai fini par oublier que le monde existait autours de moi ? Comment est-il possible mon abstraction de mon entourage et de l'existence même m'ai permis de réaliser un tel acte dans une telle condition ?
Je me sens dépersonnalisée, comme si j'étais une autre. J'ai perdu toute humanité. Je ne suis plus qu'atypiquement hybride.
Je suis perdue dans ma propre perdition. La lutte contre la fin de la faim est loin d'être terminée; je pense bien que je finirais par y laisser ma peau? J'ai peur et à la fois je ne suis pas effrayée à l'idée qu'un jour tout puisse s'arrêter: il suffirait qu'un jour mon cœur décide de s'arrêter brutalement de battre, que mon œsophage se déchire ou que je meurs d'une façon atroce, comme un chien : étouffé dans mon propre vomis.
Après cette longue histoire sur un acte précis qui m'a perturbé et me perturbe toujours, j'aimerais vous faire part d'une de mes réflexions,qui n'aurais jamais existé dans ma petite tête si je n'avais pas rencontré le professeur Rigaud. Comme je vous l'ai indiqué dans l'article que j'ai rédigé sur lui,une étude réalisée par lui même et son équipe, il existe un lien entre les traumatismes sexuels et les troubles du comportement alimentaire "mixtes".
Je pense, pour ne pas dire persuadée, que,à titre personnel bien sûr, que la boulimie (avec vomissement) n'est autre que la répétition d'un épisode traumatisant: tentative de viol.
L'aliment que j'ingère,de façon compulsive pendant une crise représente le dégoût que j'ai pour mon corps depuis qu'il a été tâché,souillé par l'ordure ainsi que la tentative d'agression en soi; les vomissements provoquées représente l'envie d'arracher ce profond dégoût,cette souillure qui m'a été infligée dès mon plus jeune âge. La boulimie et tout le comportement qui l'accompagne pourraient être la répétition d'un traumatisme,d'un vécu douloureux.
La boulimie est le reflet,une réitération de la tentative de viol,des attouchements sexuels dont j'ai été victime. La culpabilité d'avoir "trop" mangé pourrait traduire que je me sente responsable d'une souffrance que l'on m'a infligé,d'un acte dont je ne suis pas coupable mais victime. Je suis la victime dans l'histoire et non le/la coupable.
Je vomis mon dégoût, la répugnance qu'est et que j'ai dans ce faible corps qui a tant souffert de modelage corporel,de mutilation,de maltraitance et de non respect de la part des autres tout comme de la mienne.
En réalité, au fur et à mesure que je vous écris,mon esprit perd les mots que je désirais déposer ici pour exprimer mes maux. Ma réflexion aurait dû être plus précise et mieux écrite,car je n'ai pas pu vous écrire lorsque j'avais mon premier jet d'inspiration et de clarté dans mes idées.
Sur ces bonnes paroles je vais vous laissez.
Ps: je réalise que je vous ai écrit une méga bible!!!Bon courage à tous ceux et à toutes celles qui vont lire tout mon article.