La
société occidentale attache énormément d'importance à l'
apparence physique, ce n'est un secret pour personne. Nous nous plions à cette règle avec plus ou moins d'entrain, et malheureusement, le fait que nous la respections autant, renforce son
pouvoir. Inconsciemment nous souhaitons et demandons d'être
reconnus,
acceptés,
aimés et
désirés.
Comment un adolescent doit-il réagir si on critique son corps? Ou si il est convaincu que son corps est une cause de ses
angoisses ? L'idée de
contrôle reste centrale dans notre culture. Nous ne devons avoir ni rides, ni rondeurs. Cette
obsession de contrôle conduit à l'obsession du poids : la
névrose de notre société.D'où l'
image que la plupart des
jeunes filles boulimiques ont d'elles-mêmes. On ne peut pas contester le fait que la
boulimie est une maladie dont les causes sont psychologiques. Mais ces
troubles psychologiques sont-ils seulement liés à des problèmes personnels ou à de douloureuses expériences? Des spécialistes ont avancés l'hypothèse, que notre société, étant trop axée sur l'
apparence, pourrait causer d'importants
dégâts physiques et moraux, et par conséquent entraîner des
perturbations chez certaines personnes. En effet, de nos jours la
maîtrise de soi est devenue synonyme de
réussite. Aujourd'hui les femmes doivent être à la hauteur dans tous les domaines : il faut être une bonne mère, savoir élever ses enfants, tout en restant une épouse charmante qui est au top dans le domaine professionnel ... Mais la
femme parfaite doit également, toujours rester mince et sexy, quelle que soit la situation dans laquelle elle se trouve!
Ne pas pouvoir
se contrôler, «
craquer » en définitive...
être soi-même, ou plutôt... être
humain, est interdit dans la société actuelle. Nous devons sans cesse faire face, et toujours affronter les problèmes avec le
sourire et la
bonne humeur.
Les crises de
boulimie amènent à de véritables
crises de désespoir pour la personne qui en souffre. Elle passe alors sa
haine sur son propre corps, et, son esprit. Quoi de plus répugnant, de plus sale, de plus honteux, que
perdre tout contrôle de la situation et laisser son corps prendre le dessus sur sa raison ? Comment peut-on encore oser sortir dans la rue, alors que l'on est une chose
molle,
grosse et
informe, absolument incapable de résister aux tentations les plus basiques de la vie ? Cette
image déformée de soi-même est
accentuée dans ces moments de
culpabilité intense, où la seule envie que l'on a, est de se saborder pour ne plus devoir supporter le
sentiment d'être, pardonnez l'expression =),
"une grosse merde". Pour un(e) boulimique, perdre le contrôle de sa personne pour se jeter sur certains aliments, dont on ne raffole pas forcément, et de s'en gaver, est
extrêmement humiliant. C'est pourquoi la plupart des jeunes qui en
souffre, filent directement dans les toilettes pour se
libérer de ce poids intérieur (à prendre au sens propre comme au figuré).
Vomir aide également à
rejeter la
honte et le
dégoût que l'on éprouve. Cela peut être également vécu comme une
punition, punition d'avoir engouffré une énorme quantité de nourriture et de ne pas avoir pu s'en empêcher.
De plus, on peut aisément remarquer que la
société de consommation, dans laquelle nous vivons, contribue tous les jours à nous rappeler à l'ordre. Effectivement, on voit de plus en plus de personnes
minces (voire maigres), que se soit à la
TV, dans les
magazines ou dans les
publicités, et cette
image est considérée comme un
exemple. Elle est mise en avant et les jeunes
s'identifient à elle. Ils prennent cette image pour une
norme alors que ce n'est pas le cas.
Vous avez dû tous voir, les pubs de produits alimentaires avec écrit en dessous
"pour votre santé ne manger ni trop gras, ni trop sucré, ni trop salé". Et même si ces messages partent d'une bonne intention pour la santé des consommateurs, du moins, on l'espère, cela agit comme un véritable
lavage de cerveau et culpabilise encore plus la personne boulimique.
Il y a tant de "pressions morales" qui pèsent sur nos épaules actuellement, que l'on peut, en partie, comprendre le malaise boulimique.